Poèmes – Ştefan Doru Dăncuş
Première route Mes bras sont des brindilles et je les mets au feuDans un état sauvage de la neigée primairePar cette diplomatie je prie au Bon DieuCar les sans-mains Il les entend plus clair C’est un bruit classique et comme pour oublierParmi les neiges du lieu en ange blanc je passeLe Nouvel An d’la vie se meurt dans son sablierEt même la liberté l’ayant en moi s’efface Une plate nuitée – aux cimes il y a un feuPrier en vain – aimer comme de la sorteNe pas trouver pour te cacher ton lieuD’avoir en moi le seul modèle que portes L’aveugle gel me chante, la chasse-neige j’adoreA ce brillant concert tu es restée deboutLe Bon Dieu me connaît – moi je L’ignore, ignoreJe neige sur ton corps et je m’absous, absous Deuxième déception Ensuite vient la pluie, ensuite la brume vientC’est la feuille qui mendie et puis l’amer caféSont les yeux ensuite, après vient le matinEnsuite une journée – puis l’enfer en soirée On en dit que de toi et on s’en tait de moiAprès sur le bûcher on brûle roses et épinesOn apprend une seule fois – toujours on oublieraEt on achète des pas pour ceux qui se débinent Par ailleurs nous vivons – presque tous, presque ainsiOn y va plus au théâtre, des livres point ne voulonsC’est la vie, c’est la brume, des chiens viennent et des pluiesLe café est amer, les artistes – malédiction Ensuite je t’écris – s’il y en a un, deux ça passePuis je glisse, et ensuite je me mettrai deboutPar ailleurs nous vivons, presque tous, qu’on le fasseEnsuite et puis – il n’y a rien du tout Troisième hiver La neige commença à l’improvisteLa poste arrivait sans ses ailesJ’hélais parfois une fille tristeLui rendre le délire mensuel Hypnotique étoile comme une ciergeM’incite souvent d’m’en allerIl neigeait tel un corps de viergeSur rameaux déserteurs de noyer Passaient des fêtes de neigePar la vitre masquée au taffetasLe monde pour voir ce manègeSignait un final attentat La neige cessa tout à coup de tomberLes flocons se bloquèrent en amasQue les loups sont venus les lécherEt nous, à distance d’un bras Amants plus formels d’une automneAgrandîmes l’absence pressésEn sentant dans le dos comme frissonnentLes glaciers en éther crucifiés Nous : deux amers comptes-rendusMoi : croisement des routes végétalesToi : la lettre trop attendueMe brûler le chômage mental En voilà quelle grave aubade :Occis par amis je porte moqueurLa boîte à lettres maladeAux chaînes liée de mon coeur Le quatrième hiver On se rapproche ensemble de l’hiver que voiciEn mourrant arithmétiquement, paisiblementL’olivier s’endort dans des débrisConfus dès le final au commencement Du dehors en croissent des astresContraintes par des braises et d’armementTu es là une des mes axesQuand j’éclore obligatoirement Nous nous taisons ensemble fidèlesEtrangers sur une terre connueEt la nuit sous les yeux se voit telleUne fosse commune mise à nu Je sais que j’approche avec plaintesDe la gelée en amour de prièreCar tous les autels sont exemptesLes dieux de nos temples se meurent Absurdes comme des statues déliéesIllogiques magiques et peineuxNous tombons avec la même fertéQue nous défendîmes tous les deux La cinquième femme Dès doubles six passent vers GolgothaRendre des dollars aux signes de lutinIncorrectes phares éclairent l’habitatOù grouillent les toujours vierges putains Ayant entre leurs seins des crosses de fusilFondent affolées les armes excitéesTremblent de dégoût les trop gardées fillesVaut pas pour l’instant la peine d’les voler Pour l’instant la pute arrêta la guerreDésertant, soldats l’ont cruellement aiméLe chef de l’armée danse comme naguèreSur un nu à moitié enchanté Les vitres en éclats proposent la libertéLa musique chante sur les aphoniesEncore un fusil se fonde par excèsDans le champ brûlé des seins si ravis Je traverse hésitant le champ de batailleLes armes rouillés s’égaraient aussiSur un tas de sabres – devenues quincaillesElle aimait la mort, ma pute et ma mie Dès doubles six s’agitaient spasmodiqueLes filles trop gardées abdiquaient lividesTout était tragique – tout était logiqueSeulement qu’à ma tempe j’ai senti le vide Dans la paix immense nous semons décombresFonctionnait encore l’organique pistoletEt sans aucune coulpe j‘suis devenu ombrePrès d’la pute du monde et ma bien aimée *traduit du roumain par Tudor Mirică (1,3,5) et Cindrel Lupe (2,4)*Lisez l’original en roumain : http://wp.me/p1wz5y-td